L'hésitation est-elle normale docteur? [Carlisle]

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J'étais seul dans ma chambre. Bella devait sans doutes être au lycée. Je ne pouvais sortir aujourd'hui, moi comme le reste de ma famille d'ailleurs. Le temps était trop ensoleillé pour nous pauvre vampire. Je devrais la retrouver à la tombée de la nuit, ou au moins quand le soleil ce serait calmé un peu et que ma peau ne risquerait plus de briller comme des milliers de diamants. C'était un des désavantages de la vie de vampire. La crainte du soleil qui révélerait notre condition et le fait de devoir tuer pour se nourrir, voilà quels étaient ces désavantages. Et ils étaient de tailles.

Puis je me décidais. Il fallait que j'aille parler à Carlisle. J'avais l'impression de ne pas avoir parlé avec lui depuis une éternité-si je puis dire- et trop de question venaient perturber mon esprit. Il était le seul à pouvoir me fournir les réponses que je cherchait. Et pour cause, je voulais lui parler de ce dont il avait promis à Bella. J'espérais qu'il n'avait pas été sérieux et pourtant je craignais vraiment le contraire. Je n'avais pas vue mentir souvent Carlisle depuis notre rencontre et je doutais que ce soit le cas .
Je sortais donc de ma chambre arrêtant la musique et rangeant sous mon lit le cahier contenant les dernières années de journal intime avec ceux des années précédentes. Toute ma vie y étaient résumé, une véritable mine d'or pour un écrivain en mal d'histoire de vampire. Je pensais aussi qu'il était temps d'annoncer à Carlisle la condition que j'avais proposé à Bella pour que ce soit moi même qui la morde. Même si y penser me faisait grimacer peut être que sa transformation serait inévitable, et dans ce cas j'exigeais si elle désirait que ce soit moi qui la transforme, que nous soyons marié. Chose que je n'avais pas encore dites à mon "père".

Je me dirigeais d'un pas serein et décidé, bien qu'un peu nerveux sur les bords, vers le bureau de Carlisle. J'avais la certitude, grâce à mon don qu'il s'y trouvait, et tant mieux. Je désirais lui parler seul à seul. Les autres n'avaient pas à savoir cela, pas pour le moment en tout cas. Je frappais donc à la porte, et sans attendre qu'il ne me dise d'entrée, sachant qu'il le ferait je pénétrai dans le bureau du médecin.
Je le vis assis à son bureau et il me fit signe de m'assoir face à lui, comme le médecin qu'il était l'aurai fait avec un patient. Je pris une grande inspiration et dit:

-Nous devons parler... Je sais que j'aurais du venir t'en parler avant mais mieux vaut tard que jamais... Voilà, tu as promis à Bella de la.. transformer à la fin de l'année. J'ai beau retourné la question sous tout les angles, je ne vois pas pourquoi tu acceptes. Elle a la vie devant elle et jamais tu n'as mordu quelqu'un qui aurai le choix... Je dois t'avouer espérer que tu me dises que tu lui as mentit... Mais j'en doutes, alors explique moi... silteplait.

Voilà, la première partie était dites. Pour ce qui était de la proposition de mariage, j'en parlerais après, pas toute suite, doucement avec les émotions tout de même. Et puis, si Carlisle m'avouai avoir menti à Bella je serais plus décontracté pour lui en parler, sinon cela risquait d'être compliqué, mais dans un cas ou dans l'autre je devais lui en parler. J'étais venu pour cela. Je respirais à nouveau et reprit:

-Tu m'as toujours dit, depuis que nous nous connaissons que tu ne transformais que ceux pour qui le mort était la seule autre solution. Bella n'est pas mourante. Tu m'as dis ne pas pouvoir ni vouloir infliger cela à quelqu'un qui aurai le choix,elle a le choix,elle n'a que 18 ans, ne penses-tu pas qu'elle fasse une erreur de gamine? Je sais qu'elle a l'âge d'être une adulte mais toi et moi savons que 18 ans,dans une vie c'est si peu. Il lui reste tant de chose à vivre, elle s'est déjà encombré d'un grand danger pour elle. Alors pourquoi lui promettre une vie de damnation? Une vie à être un monstre? Je n'ai jamais regretté ce que tu m'as fais, du moins pas depuis qu'elle est entré dans ma vie, mais j'étais sur le point de mourir quand tu m'as trouvé... Nous étions tous sur le point de mourir,alors pourquoi elle...Elle est si jeune,si fragile et si belle...

Je ne pensais pas m'être déjà mis autant à nu devant Carlisle. Au sens figuré bien entendu. Mais tout cela était sorti tout seul. J'avais besoin qu'il m'explique comme il l'avait toujours fait pour tout.

Invité

Carlisle n'était pas allé à l'hôpital ce jour-là car l'astre du jour brillait trop fort à l'extérieur des murs de la villa. Il avait prétexté avoir quelques visites de patients à faire dans les environs. A vrai dire, ses collègues ne lui posaient jamais de questions. Etait-ce parce qu'ils ne remarquaient pas quel élément - c'est-à-dire ici le soleil - reliait ses absences entre elles ? Peut-être.
Quoiqu'il en soit, il avait passé la matinée à discuter de choses et d'autres avec sa splendide femme. En début d'après-midi, il s'était retiré dans son bureau pour lire au calme. Non pas que ses compagnons d'éternité étaient bruyants (si on occultait les éclats de voix tonitruants d'Emmett) mais il avait parfois besoin de se retrouver seul avec lui-même.

Il tournait impassiblement les pages d'une encyclopédie depuis plus de deux heures lorsque son attention fut détourner du texte et des croquis. Quelqu'un marchait vers son bureau. Nul besoin de dons pour voir celui, l'ouïe vampirique suffisait amplement. En procédant par élimination, il conclue que ce devait être Edward et il vit juste. Une seconde plus tard, quelques coups étaient frappés sur la porte et son fils faisait son entrée dans la pièce.
Le Docteur referma son ouvrage et lui fit signe de s'asseoir en face de lui. Il accompagna son geste quelque peu impérieux d'un sourire empreint de générosité. Il se doutait de la raison de la présence d'Edward icelieu et avait attendu que ce dernier soit prêt à venir lui parler. Cette heure était arrivée.

Carlisle ne dit pas un mot pendant que son fils lui exposait ses doutes et ses craintes. "Tu m'as toujours dit, depuis que nous nous connaissons, que tu ne transformais que ceux pour qui le mort était la seule autre solution". Le jeune homme avait chargé son arbalète et visait juste. Son plaidoyer était brillant de justesse et touchant d'émotivité. Son père souffrait le martyr de savoir que sa décision vis à vis de Bella lui causait une peine pareille. Pourtant, il ne voulait que le bien de son fils. Rien d'autre n'était important au monde.

Le Docteur attendit patiemment qu'Edward ait fini de parler pour lui répondre. Il le fit de sa voix sereine et mesurée.

_ Je suis entièrement d'accord avec toi. Bella n'a que 18 ans et il lui reste beaucoup de choses à vivre dans le monde des humains, des choses qu'elle ne connaîtra jamais si elle nous rejoint tout de suite.

Carlisle reposa l'ouvrage qu'il avait fermé dans ses mains sur le bureau.

_ La raison pour laquelle j'ai accepté de procéder à sa transformation est honnêtement dénuée de toute considération pour la sauvegarde de son âme. Je n'ai pris en compte qu'une seule chose, Edward, qui à mon avis prime par son importance : sa condition humaine nous rend dangereux pour elle et tu sera incapable de vivre sans elle maintenant que tu sais qu'elle existe quelque part dans le monde. Je ne prendrai pas le risque de perdre un fils pour ne pas avoir consenti à la volonté d'une humaine de devenir immortelle afin rester éternellement à tes cotés. Comme toi, je crois à la damnation de l'âme, Edward, et ça me fend le coeur de penser qu'un être aussi pur que Bella pourrait perdre la sienne, vraiment. Seulement, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger de la souffrance que tu éprouverai en la perdant. Parce que tu es mon fils et que je t'aime.

Nul être au monde n'était aussi franc et droit que Carlisle Cullen.
Le vampire fixait Edward de ses prunelles ambrées. Son regard trahissait la tristesse de devoir aller contre sa volonté pour mieux le préserver de la solitude éternelle.

_ En as-tu parlé de nouveau avec Bella ?

Invité

-Alors je t'en pris, laisse lui le temps de vivre tout cela. Elle est bien trop jeune pour vivre comme nous. Tu sais bien que je ne regrette pas ma transformation mais c'est parfois bien difficile d'être ce que nous sommes.

-Je ne peux pas te laisser faire cela. Je ne peux pas accepter qu'on damne son âme pour me protéger... Comprends moi, elle est ce que j'ai de plus cher au monde. Je refuserai de vivre sans elle, tu as raison. Mais le jour ou comme tout être humain normal, elle quittera ce monde, je la suivrai. Je sais que nous formons une famille et que ma décision serai bien égoïste mais la transformer l'est encore d'avantage à mon gout. Je toujours respecté tes décisions, et le plus souvent je suis de ton avis, tu m'as toujours soutenu et je ne t'en remercierai jamais assez, mais là, je ne peux pas te laisser faire cela. Je refuse de lui offrir l'enfer pour la simple raison de risquer un jour d'être séparé d'elle, car je la suivrai n'importe où, jusque dans la mort. Si après tout cela tu veux toujours exaucer son vœu, je respecterais ta décision, mais je ne l'approuverais pas. Et ne compte pas sur moi pour assister à sa transformation, c'est trop...douloureux.

-En effet, nous en avons parlé... Une fois. Je lui ai proposé de..m'épouser et à cette condition j'accepterai de la mordre moi même. Mais elle m'a répondu être trop jeune pour le mariage. J'imagine que tu comprends ma proposition et j'espère que tu l'approuves.

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