Je regardais ce qui se passait autour de moi, analysant les moindres faits et gestes de la vampire essayant de comprendre exactement ce qu'elle voulait. Je lui avais proposé d'aller dans la forêt pour chasser et apparemment, elle était pour.
J'eus un petit sourire, même si je continuais d'arrêter de respirer a cause de l'humain qu'elle gardait toujours auprès d'elle. Je la voyais relâcher son emprise sur le jeune homme et sautiller comme une fillette joyeuse à qui on a offert un cadeau le jour même de Noël.
Je ne pus donc m'empêcher de trouver cette scène touchante. Souriante, je répondis donc à son entrain :
« Oui, la forêt. Vous verrez vous vous y plairez faites moi confiance. Vous pourrez vous nourrir a votre guise là bas »
Ensuite, elle parla du pauvre homme comme d'un dessert et je ne pus m'empêcher de grimacer en entendant l'expression de la jeune vampire. Pourtant, évidemment, c'était normal pour une nouvelle née donc je n'allais pas lui en tenir rigueur.
Elle paraissait tellement excitée par l'idée de se mettre un daim sous la dent que je ne pu m'empêcher de rire doucement, pour ensuite me taire et regarder l'homme qui tentait vainement, de se soustraire a l'emprise de la vampire.
Même si elle avait murmuré, je doutais que l'homme ai compris qu'il s'agissait de lui, lorsqu'elle parla de dessert. Soudain, j'entendis un énorme crac. C'était le poignet de l'humain qui s'était brisé.
S'en suivit alors un hurlement déchirant, avant que l'homme ne s'évanouisse, sans doute sous la douleur. D'un coté, j'étais heureuse pour nous. Au moins, nous pourrions parler sans nous faire repérer.
La nuit nous enrobait progressivement et la jeune fille berça ensuite l'homme évanouit, de la même façon que l'on berce un enfant. Je m'attendris quelques secondes sur ce gestes, avant de l'entendre me dire qu'on allait pique niquer. Elle voulait même manger l'humain dans la forêt.
Souriant toujours, je lui répondis, sur un ton poli :
« Je suis d'accord pour pique niquer avec vous mademoiselle mais....en ce qui concerne l'humain...je ne vous accompagnerais pas. En tout cas, merci d'avoir accepter d'aller vous nourrir dans la forêt. C'est très compréhensif de votre part »
Heureusement, la fracture que la jeune vampire avait fait a l'humain n'était pas ouverte donc, aucune odeur de sang ne s'échappa de la blessure, à mon grand soulagement, même si j'étais sûre de pouvoir me contrôler...enfin, je pourrais mieux me contrôler que ma nouvelle « compagne ».
Soudain, je pu voir quelque chose de totalement inédit. La vampire, qui avait toujours l'homme évanouit dans ses bras, l'embrassa doucement, sans que je ne sache la raison exacte pour justifier ce geste.
Le baiser, d'abord doux, se fit un peu plus violent et elle me dis une phrase. Je devais admettre qu'elle n'avait pas tord : les humains sentaient aussi bons que les fleurs mais ils étaient bien meilleurs.
Je hochais doucement la terre, comme pour lui faire comprendre que j'étais d'accord avec ce qu'elle disait, même si j'avais un régime alimentaire et un mode de « vie » totalement différent.
Puis, tout s'enchaina comme au ralenti. La vampire se mit a goûter au sang humain, en léchant la langue de l'homme qu'elle avait embrassé. Elle commençait a entrer dans une sorte de transe et je me demandais si j'aurais la force de l'arrêter si elle se mettait à courir dans toute la ville, pour rechercher du sang humain.
Elle se détacha de l'homme puis le délaissa, avant de tourner de l'oeil et de s'écrouler à mes pieds. Un instant paniquée, je me précipitais vers elle en appelant :
« Mademoiselle ? Vous allez bien ? C'est le sang humain ? Je comprends....attendez moi là, je reviens, je n'en n'ai que pour quelques minutes.... »
Sitôt dis sitôt fait. Je délaissais la jeune vampire, toujours à mes pieds pour prendre l'humain toujours évanouit dans mes bras et courir a la vitesse vampirique jusqu'à l'hôpital de Forks.
Là, une infirmière vint vers moi et je lui expliquais que le jeune homme avait une fracture du poignet et qu'il s'était évanouit. Me reconnaissant, l'infirmière me demanda si elle devait appeler Carlisle pour le prévenir de mon arrivée.
Souriant, je lui répondis poliment que ce n'était pas la peine et, après m'être excusée et lui avoir souhaité bonne continuation, je filais vers le centre ville où j'avais laissé la vampire. Une fois près d'elle, je la remis debout en lui disant :
« Voilà...je suis revenue. Je suis désolée pour votre dessert mais il faudra que vous vous contentiez d'un autre daim ou d'un autre animal. Venez, n'ayez pas peur, je vais vous conduire dans la forêt de Forks, où vous pourrez apaiser votre soif et le feu qui vous brûle intérieurement »
Je mis alors sa main au travers de mon épaule et je la soutins jusqu'à la forêt de Forks, que nous atteignîmes sans plus de dégâts.